Depuis le mois de janvier 2021, j’ai été envoyée à la DINEC (Direction nationale de l’enseignement Catholique) à N’Djamena.
Nos établissements se répartissent sur 8 diocèses (Mongo- Sarh- Moundou- Goré- Pala- Laï- Doba-et N’Djamena) avec environ 170 000 élèves scolarisés du primaire au secondaire. Les défis sont nombreux, vous vous en doutez !
Toutefois, c’est avec joie, gratitude mais également un peu d’appréhension devant l’ampleur de la tâche que j’ai accueilli cette nouvelle mission où je peux déployer quelques talents reçus : « vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement».
Tout d’abord ce service consiste en une présence religieuse. Etre donc simplement celle que je suis et susciter des temps de prière en équipe, la participation à l’Eucharistie chaque jour sur le lieu de travail (à la conférence des Evêques du Tchad), animer des temps de relecture et récollections pour les chefs d’établissements afin qu’ils puissent se poser et relire leur mission devant le Seigneur et ensemble. La manière dont ils investissent ces moments, leur qualité de silence me parlent de leur désir profond.
Puis on me demande de réfléchir à l’enseignement de l’instruction religieuse. C’est pourquoi je désire m’entourer d’une équipe au niveau national pour élaborer un livret d’instruction religieuse. Seule, dans une culture qui m’est étrangère, je ne puis rien.
Ensuite il y a le pôle « enseignement spécialisé ». Là il s’agit de proposer des temps de formation pour des enseignants volontaires afin de réfléchir à une pédagogie plus adaptée aux difficultés des élèves, voire à leur handicap. Ce volet de ma mission rejoint fortement pour moi ce passage de nos Constitutions qui est comme un fil rouge « Nos choix sont orientés en priorité vers ceux qu’on oublie, ceux qui sont blessés dans leur dignité humaine, ceux qui ont le plus grand besoin d’une annonce de la Bonne Nouvelle. » N° 29.
Pour cela nous avons mis en place un projet en lecture car le niveau est faible (un élève de CE1 peut éprouver des difficultés à lire une voyelle..). Les grèves à répétition, le niveau des enseignants, le nombre de maîtres communautaires sont autant d’éléments qui ne favorisent pas les apprentissages. Nous espérons quelques progrès grâce à ce travail de prévention : il s’agit de consolider les fondations de la case !
Cette ouverture vers l’inclusion en milieu scolaire est un travail de longue durée qui me demandera beaucoup de patience et d’écoute, lieux de conversion. Mais l’enjeu est bien l’accueil de tous et de chacun dans son unicité. « Tout homme est une histoire sacrée ».
« L’enseignement catholique est ouvert à tous, sans distinction de religion, de race ou de culture, avec une attention particulière portée aux plus défavorisés ». « Chaque jeune est UNIQUE. La communauté éducative est convaincue qu’il est essentiel d’accepter l’élève avec son vécu, ses handicaps, de croire en ses capacités et en son devenir d’Homme ». (Textes fondamentaux de l’Enseignement Catholique)
Ma mission consiste aussi à développer des partenariats afin de soutenir nos projets. Là encore les besoins ne manquent pas tant au niveau des formations que des infrastructures comme vous le voyez ci-dessous.
Enfin, j’ai la joie d’animer un groupe de vocations et donc d’accompagner des jeunes, d’animer des temps de récollections. Joie profonde pour moi de partager notre trésor ignatien et permettre à ces jeunes en attente, en souffrance bien souvent, un espace où refaire leur force, discerner leur route. Les nombreux témoins (prêtres, religieux, couples...) sollicités nourrissent leurs réflexions et leurs prières. Joie de la diversité indispensable à leur liberté.
MERCI à ma Communauté qui est un réel soutien et à chacune de vous pour votre communion de prières et soutiens divers qui nous portent dans nos missions respectives !
Yerhmek alleh
يرحمك الله
Que Dieu vous bénisse !
Sr Cécile Le Bolloch