Ce texte du Chapitre Général de 2013, a été déterminant pour l’avenir des groupements du Tchad et du Cameroun.
«Dans le contexte d’un monde globalisé, l’Institut a progressé dans la compréhension qu’une autre forme de mondialisation est possible, en vue de la croissance du Royaume de Dieu. Nous désirons travailler à redessiner l’Institut pour que la vie circule davantage, et pour que l’Institut devienne lui-même davantage un corps dont le but est d’aimer et servir. Nous désirons que ce corps soit fidèle à son identité et à sa mission, en prenant en compte notre réalité et les différentes situations dans lesquelles nous nous trouvons. » (Fiche Un Corps pour aimer et servir)
C’est pour mettre en œuvre cette orientation que le Groupement Tchad-Cameroun a été officiellement érigé le 8 septembre 2014 afin de « libérer la vie, pour permettre un soutien mutuel plus réel, des partages élargis, l’enrichissement de la complémentarité entre les communautés du Tchad et du Cameroun ».
Et ce groupement a vraiment pris corps le 1er janvier 2015, avec la célébration d’ouverture de l’assemblée annuelle. Ce jour-là toutes les sœurs se sont retrouvées ensemble pour la première fois.
La communion avec l’Institut, et l’inscription de cet évènement dans l’histoire auxiliatrice nous ont aidés à amorcer une histoire commune, avec aussi la présence d’une Conseillère Générale et l’arrivée de messages de plusieurs provinces, communautés et sœurs qui ont considérablement élargi notre univers.
Lors de l’ouverture de la célébration du 1er janvier 2015, la conseillère générale nous rappelait quelques caractéristiques de ce que nous vivons et sommes appelées à vivre dans l’avenir :
« Il n’y a pas de frontières à l’amour » : cette expression de nos constitutions qui nous est chère prend ici un relief particulier et vous êtes en train de l’expérimenter d’une façon nouvelle. Faire reculer les frontières, c’est votre vie quotidienne dans des communautés extrêmement internationales. Beaucoup d’entre vous ont quitté leur pays d’origine avec toutes les sécurités culturelles et affectives qu’elles y avaient pour venir faire vivre le Groupement. Et celles d’entre vous qui sont originaires de ce pays ont fait le choix de s’ouvrir à l’accueil de ces sœurs étrangères avec tous les déplacements intérieurs que cela suppose. Vous avez donc une mission particulière de témoigner qu’il n’y a pas de frontière à l’amour, dans ce contexte international. Une mission de témoigner autour de vous et aussi à l’intérieur de l’Institut, que cet amour qui nous vient de Dieu nous ouvre chacune à plus large que nous, fait reculer toutes les frontières qui nous enferment. Vous savez pour l’expérimenter au quotidien que cette ouverture nous rend plus intelligentes et plus bienveillantes, qu’elle nous enrichit et surtout nous rend plus évangéliques. Vous êtes bien placées pour savoir qu’elle a un prix, parfois élevé, en patience, en pardon réciproque, en volonté d’espérer dans l’autre (….) Cette force d’aimer qui nous est donnée déborde nos communautés locales. Elle est pour la mission, pour le service des hommes et des femmes vers lesquels le Seigneur nous envoie. »
Toutes sont reparties, de cette assemblée, différentes : « citoyennes » de ce nouveau groupement, et responsable de sa vie. Ensembles nous espérons être, plus en mesure, de découvrir de nouveaux chemins. Ce temps d’assemblée a redonné de la vigueur à chacune. Nous espérons que cette ouverture au-delà de nos frontières et de nos réalités habituelles, et l’enrichissement que représente un groupe plus nombreux, seront stimulants et fructueux.
Depuis juin 2015, la violence qui sévit dans la région d’Afrique Centrale s’est rapprochée de nos lieux de mission : au nord du Cameroun, dans la ville de Ndjamena et autour du lac Tchad.
L’histoire des auxiliatrices au Tchad est jalonnée d’évènements dramatiques vécus avec la population, au cours des rebellions et des coups d’Etat, mais la caractéristique de cette nouvelle violence, c’est qu’elle est aveugle, et sans objectif connu, si ce n’est celui de semer la mort et la terreur.
L’épreuve révèle nos motivations et nous invite à nous ancrer plus profondément dans le Christ, à remettre nos vies plus que jamais dans les mains de la Providence, désirant, que notre présence soit source d’espérance et de dynamisme autour de nous. Car la peur du danger, est pire que le danger lui-même.
Le 26 juillet 2017, les sœurs quittent le Cameroun....
...et le groupement est désormais le groupement du Tchad.