Récits

Ma vocation est avant tout une réponse à l’appel du Seigneur senti et ressenti au fil des années, après un bon cheminement et un temps de discernement et d’accompagnement.

D’abord, la question était dans le Ps 115 : Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’IL m’a fait ?

J’ai été soutenue par : le mouvement d’action catholique : XAVERI (équivalent des KEMKOGUI) à l’école primaire, puis la légion de Marie au collège et au lycée. Sans oublier la participation aux autres activités telles que la chorale et la prière avec le renouveau charismatique, seul lieu à cette époque (les années 80) pour méditer la Parole de Dieu et louer le Seigneur.

Ensuite, c’est le bon exemple de personnes que j’ai prises comme « modèle » : Sr Emmanuelle, ma maîtresse de CP1, qui chantait bien et qui aimait les enfants surtout les plus pauvres, je voulais être et faire comme elle ! Sa gentillesse et sa compassion pour les pauvres ajoutées quelque chose à mon estime… Au collège et au lycée, j’étais à l’internat tenu par les sœurs : c’est encore leur compréhension et leur compassion qui ont fait grandir en moi le désir de faire comme elles ; sans oublier l’initiation à la prière, à faire du bien aux autres pour plaire à Jésus ; la méditation de la Parole qui me remplissait de joie ; me demandant comment pourrais-je devenir comme ces Mères gentilles, éducatrices et solidaires des plus petits et pauvres.

En 1981, juste une année avant mon bac, j’ai été invitée à une rencontre de jeunes sur l’orientation de la vie… et là, j’ai senti un appel à suivre le Christ d’une manière radicale chez les Sœurs AUXILIATRICES dont le charisme me parlait beaucoup : AIDER A TOUT BIEN, leur mission et leur choix orientés vers ceux qu’on oublie, ceux qui sont blessés dans leur dignité d’enfants de Dieu,  l’internationalité de leur mission (AUCUNE FRONTIERE à l’AMOUR), leur esprit de famille…

J’ai cheminé 3 ans avec elles, me faisant accompagner et continuant le discernement avant d’être enfin admise au postulat et au noviciat.

Aujourd’hui, comme apôtre de l’EVANGILE de JESUS CHRIST vivant au milieu de son peuple, il s’agit d’engendrer à la vie dans la pastorale des Vocations et l’accompagnement des jeunes et d’autres personnes (par exemple les ENFANTS DE LA RUE) ; et de me laisser transformer par tous les appels que le Seigneur me lance en risquant le FIAT de Marie chaque matin (« Me Voici Seigneur »)! En ne comptant que sur Sa grâce et sur le soutien de mes sœurs !

Le Seigneur est mon Berger, Rien ne saurait me manquait ! Ps 22

Avance en eaux profondes ! Sois Sans crainte !

DEMEURE DANS MON AMOUR ! Jn15

Ma GRACE TE SUFFIT…

Voici la Parole de Dieu qui m’a toujours accompagnée et qui fait grandir en moi la confiance et me permet  de m’abandonner, de m’offrir chaque matin avec cette ferme conviction qu’Il marche à mes côtés ! Je sais que c’est POUR LUI et AVEC LUI  que je risque mon OUI pour participer à son œuvre de libération et de sanctification.

Ma prière aujourd’hui est de demander au Seigneur que l’Esprit de Pentecôte me donne sa force et sa sagesse, pour que je puisse vivre en plénitude la mission  qu’Il me confie auprès du peuple tchadien.

Valérie M

L'engagement à lutter pour la justice entre les pays du Nord et les pays du Sud, à aller vers les petits, les pauvres, ceux qui souffrent à la suite du Christ, s'est précisé dans cet appel missionnaire (avoir les pieds en Afrique). Je me suis donc mise à chercher une congrégation missionnaire, de spiritualité ignatienne. Un jésuite m'a orientée vers les auxiliatrices, que je ne connaissais pas du tout. La mort de mon père m'avait profondément marquée, un ardent désir de la rencontre de Dieu était en moi; sans que ce soit très clair, je voulais à la fois la vie contemplative et l'engagement à la manière de Jean Baptiste. Je voyais que les auxiliatrices étaient internationales, leur spiritualité m'attirait, de plus elles n'avaient pas de grandes institutions. J'avais aussi rencontrée une sœur auxiliatrice qui m'a beaucoup touchée par sa capacité de créativité et sa disponibilité au service des vietnamiens, je faisais alors mes études d'assistante sociale. Sa liberté me plaisait. Mon stage à Cherbourg m'a décidée Je voyais leur présence dans les quartiers, à la fois pastorale et sociale.

Ma joie a été grande le jour où je suis partie au Tchad rejoindre la communauté.

 Agnès B.

Quand je me sens pauvre, petite pour la mission qui m’est confiée, je suis habitée par ce passage biblique : « De l’argent et de l’or, je n’en ai pas ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et marche. » (Ac 3, 6). Je l’entends comme une invitation à me mettre au service de l’œuvre du Christ, à vivre par Lui, avec Lui, en Lui et pour Lui ; et ainsi être une « auxiliatrice », une aide, une petite servante pour communiquer sa Vie et son Amour à notre monde !

Maintenant me voici au Tchad, où je suis envoyée dans un collège de filles. J’essaie de les aider à s’épanouir humainement et spirituellement par des temps de formation chrétienne, un cours sur les religions, et aussi l’enseignement du français. Participer à l’éducation des filles, c’est travailler à la reconnaissance de la femme tchadienne dans un pays où traditions et coutumes pèsent sur la liberté et l’épanouissement de la femme. A travers les rédactions des filles, je sens que cela change peu à peu… Il est alors important pour moi de les aider à trouver ce qui est bon pour elles dans leur pays sans chercher à imiter le modèle de la femme occidentale. Je me mets à leur école pour cheminer avec elles et avec leur aide !

Et je sens que cet appel entendu il y a de nombreuses années et qui m’a mis en route vers les auxiliatrices continue de m’animer. Il est toujours source de vie au quotidien en communauté ou dans la mission reçue ici au Tchad. Il est comme le fil rouge de ma vie et il m’anime à chaque instant.  Ce n’est pas tous les jours facile, c’est même parfois éprouvant pour moi mais le Seigneur me donne alors de persévérer et de croire pour l’autre et avec lui. Avec Lui tout est alors possible…

Sylvie T