Une fondatrice

Marie de la Providence
Marie de la Providence

Eugénie Smet est née le 25 mars 1825 à Lille dans le nord de la France. Très tôt elle expérimente que Dieu intervient dans son histoire personnelle et la comble de bienfaits, se révélant ainsi comme Providence. Alors, la relation d’Eugénie à Dieu est une relation de confiance et d’abandon total, fondée sur la certitude que Dieu lui est fidèle. Animée d’une foi qui déplace les montagnes et d’un amour de la vie, elle attend tout de Dieu et désire en retour tout lui donner jusqu’à lui consacrer sa vie.

En 1853, lors de la Toussaint et de la commémoration des défunts lui vient la pensée que de nombreuses congrégations religieuses s'occupent de l'éducation, de la santé…mais qu'aucune n'a le souci de celles et ceux qui sont morts et qui ont besoin d'être pardonnés avant leur rencontre avec le Dieu Saint et Miséricordieux. Comment aider celles et ceux qui sont oubliés, celles et ceux auxquels personne ne pense,  celles et  ceux pour qui personne ne prie ? Comment donner plus de gloire à Dieu en aidant ces personnes à Le rencontrer, à aller vers Lui ?

Ainsi un chemin va s’ouvrir : grâce à la mystérieuse solidarité qui unit les vivants et les morts, Eugénie découvre qu’il est possible de se mettre, d’un même mouvement, au service des « plus délaissés de ce monde et de l’autre ». Elle fonde alors les Auxiliatrices des âmes du Purgatoire en reconnaissant le mystère du Purgatoire comme celui d’une expérience radicale de l’amour. Elle fonde alors un Institut ayant pour tâche principale de permettre à tous les hommes, vivants et morts, de faire l’expérience de la rencontre de Dieu comme expérience de l’amour et avec une mission universelle : « aider à tout bien quel qu’il soit » ; « aller des profondeurs du Purgatoire jusqu’aux dernières limites de la terre ». Son immense confiance en Dieu lui fait choisir comme nom de religieuse "Marie de la Providence".

L’Institut naissant, reçoit comme un don de Dieu ce qui lui permet de prendre réellement corps : l’insertion dans une grande tradition spirituelle, celle dont saint Ignace de Loyola fut l’initiateur.

En 1867 un évêque jésuite rend visite à la fondatrice et lui expose son désir : que des sœurs viennent l'aider pour la mission de Chine, à Shanghai.  Elle hésite. Les sœurs sont jeunes et peu  nombreuses. La Chine est très loin. Est-ce raisonnable de répondre à une telle demande ? Elle interroge les sœurs :"Que celles qui se sentent prêtes à partir en Chine se lèvent". Immédiatement toutes se lèvent. Et le départ pour la Chine aura lieu.  Ainsi très rapidement la congrégation devient internationale, une internationalité qui témoigne de la dimension universelle de la vocation Auxiliatrice, sans limite de temps ou d'espace. Il s’agit d’être Auxiliatrice "des profondeurs du Purgatoire aux dernières limites de la terre."

Elle meurt d'un cancer à l'âge de quarante-cinq ans, le 7 février 1871, en laissant comme testament à ses sœurs cette simple parole : "charité, charité, charité".

Elle est béatifiée le 26 mai 1957 par le Pape Pie XII qui décrivait ainsi son charisme propre :

Que la charité envers les âmes souffrantes s'unisse intimement chez Eugénie Smet à l'apostolat le plus concret, le plus actif, le plus universel, voilà sans aucun doute un trait saillant de sa physionomie spirituelle et le cachet particulier que Dieu voulait lui donner".