Une nouvelle insertion

Depuis presqu’un an, je vis à Doba au sud du Tchad. Je suis donc une « nouvelle » sœur du personnel apostolique – comme on dit ici - et une « ancienne » parmi eux, étant donné les 22 ans passés en Afrique entre le Tchad et le Cameroun.

A mon arrivé ici, j’ai découvert que le « personnel apostolique » du diocèse est plutôt jeune, surtout en ce qui concerne les religieuses, jeune par rapport à l’âge et jeune par rapport à la présence en Afrique. En effet, il y a une vingtaine d’années environ, l’évêque italien en charge à ce moment-là, dans un passage en Amérique latine, avait invité des congrégations locales à venir ici,  des italiennes déjà sur place.

Maintenant, nous les religieuses du diocèse, nous sommes un groupe très international. Dans cette découverte du visage international du diocèse, j’ai perçu plusieurs interpellations.

Comment vivre la mission dans la réalité locale en apportant notre contribution de religieuses de Pays différents, mais sans transposer nos modèles et nos mentalités ? Comment nous soutenir et nous encourager dans la mission, en sachant que pour plusieurs d’entre nous le pays d’origine et les repères de la vie ordinaire sont bien éloignés ? Comment vivre la collaboration avec le clergé local, qui est majoritaire, et les religieuses africaines, en s’appuyant avec confiance sur les structures existantes dans le diocèse,  mais sans éviter de regarder les difficultés qui peuvent surgir ? Et après avoir découvert les tensions… quel est le chemin pour construire une fraternité universelle, ici et maintenant ?

Et enfin, aussi des questions pour nous Auxiliatrices : comment pouvons-nous petit à petit apporter notre spécificité de la spiritualité ignatienne et du charisme Auxiliatrice, dans ce diocèse ?

Déjà, le fait d’ « espérer ensemble » avec le personnel apostolique, avec les laïcs, avec les Communautés de base, avec les mouvements des jeunes, avec les malades qui se soignent au Centre de santé… me semble la base essentielle de tout ce qui pourra se construire dans le temps.

Puis, quand des groupes me demandent de les aider pour des récollections je profite de l’occasion pour leur proposer des exercices spirituels adaptés ou des dialogues d’accompagnement. J’ai l’impression que le terrain est très fertile ! Des petites pousses commencent déjà à apparaitre dans les groupes de jeunes que nous avons l’occasion de fréquenter.

Voilà en quelques mots, mes premières réactions après mon arrivée à Doba. Elles sont sans aucun doute positives, mais relèvent aussi de défis à regarder pour grandir dans la communion et la collaboration. Le Seigneur est avec nous sur ce chemin !          

 

Valeria D’Amico